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2 décembre 2011 5 02 /12 /décembre /2011 16:09

Loin d'être une nouvelle "53",

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le 158 des Cagouillères

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est en quelque sorte une star, lui aussi, à une toute autre échelle...

Il a été selectionné pour participer à une fête des battages.

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Exposé avec sa remorque à foin, il a fière allure parmi de très nombreux autres tracteurs.

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Et en plus, c'est qu'il n'a pas fait que de se montrer, loin de là. Il a aussi joué son rôle dans cette journée de fête. Mais nous y reviendrons un peu plus tard. D'abord, je vous montre un aperçu de ce que nous avons pu voir au cours de cette belle journée.

Hormis les nombreux tracteurs anciens, nous avons également pu voir du matériel agricole ancien : 

Une moissonneuse-lieuse,

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A l'origine, cette machine était tractée par trois chevaux de trait, comme on peut le voir avec cette maquette.

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En l'occurrence, l'exemplaire présent ce jour-là a été un peu modifié pour pouvoir être tiré par un tracteur.

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Et c'est parti !

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Il se trouve que dans notre ferme, nous avions une toile de moissonneuse-lieuse dans le grenier à grains, mais ne sachant pas ce que c'était, nous ne l'avons pas gardée.

C'est après cela que le 158 entre en scène...

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Car cette ancienne moissonneuse-lieuse ne permettait pas le ramassage du blé en même temps comme les moissonneuses-batteuses modernes. Donc il faut le ramasser, ce blé, et c'est pour cela qu'il fallait la remorque à foin...

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Nous avons ensuite pu voir des charrues, certaines venant d'ailleurs des Cagouillères,

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Des tarares,

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Cette machine est constituée de grilles superposées, décalées les unes par rapport aux autres, sur lesquelles on vient poser les grains de blé. En tournant la manivelle, on créé un courant d'air qui traverse les grilles et fait s'envoler les impuretés les plus légères. Les grilles, quant à elles, jouent un rôle de tamis et assurent le tri des grains selon leur grosseur et leur poids.

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Un moulin à farine,

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On charge les grains de blé par le dessus. La grande roue sur la droite sert à définir la finesse de la farine. Il ne reste plus qu'à tourner la manivelle à gauche pour voir la farine descendre dans le boisseau.

Une batteuse manuelle, DSCF8256.JPG

On tend la gerbe de blé dans l'ouverture de l'appareil et l'activation des manivelles de chaque côté de la machine permet d'extraire le grain sans broyer la paille.

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Une batteuse mécanique,

DSCF8257.JPGOn insère les gerbes par le haut, les grains ressortent en bas et la paille derrière. Reste alors à nettoyer le grain à l'aide d'un tarare.

Une autre batteuse mécanique, légèrement plus encombrante, d'autant qu'il lui faut un tracteur pour entrainer la courroie et faire fonctionner le tout...

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Pour cette machine, il faut charger les gerbes de blé par la pate-forme où deux hommes, les engreneurs, vont en couper les liens et les étaler en une couche régulière. Happées dans une large ouverture les tiges passent entre un cylindre tournant, le batteur, et une pièce fixe et creuse, le contre batteur. Ces deux dispositifs possèdent des bandes métalliques, les battes, qui déchiquettent les épis et séparent les grains de leurs enveloppes. Ceux qui ne pénètrent pas dans le contre batteur vont être séparés de la paille par des secoueurs qui, d’une part, servent de tamis et d’autre part poussent la paille vers la presse par leurs saccades successives. Exposés au vent d’un tarare les grains rassemblés voient s’envoler leurs enveloppes qui sont expulsées vers l’extérieur. La récolte est directement envoyée dans les sacs situés à l'avant de la machine.

Nous avons à peu près fait le tour des machines exposées, toutes en état de fonctionnement. Commencent alors les démonstrations de fauchage à l'ancienne.

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A la ferme, nous avons retrouvé des faux comme celle utilisée ce jour-là, mais sans la lame.

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Le faucheur portait sa pierre à faux pour affuter, à la ceinture.

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Ensuite, nous avons eu des démonstrations de labour.

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Des démonstrations de fabrication de corde à l'ancienne.

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Cette fabrication nécessite deux pièces de bois, le rouet et le carré, distantes d'une vingtaine de mètres. La première possède quatre crochets permettant de torsader quatre ficelles de sisal, et la deuxième, avec un crochet fixe, enroule l'ensemble des torons obtenus. Pendant cette opération, un cochoir maintient les brins pour ne pas qu'ils s'emmêlent.

Pour obtenir une corde on tendait des fils entre deux pièces de bois, un rouet et un carré. Le rouet était muni de 4 crochets, parfois 3.

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On fixait l’extrémité d’un fils à l’un des crochets puis on déroulait le fils jusqu’au carré qui lui ne comportait qu’un seul crochet. On ramenait ensuite le fils jusqu’au rouet et ainsi de suite. Une fois le fils disposé sur tous les crochets, on commençait à fabriquer la corde.
Une personne tournait alors les crochets du rouet à l’aide d’un système très simple mais qui permettait à tous les crochets de tourner à la même vitesse. Le rouet était fixe et le tourneur se tenait sur le pied du rouet pour l’immobiliser. A l’autre extrémité une autre personne avait glissé entre les fils un toupin, pièce de bois avec des encoches qui évitait que les fils ne s’emmêlent. Cette personne maintenait le toupin près du carré tandis que son collègue tordait les cordes. Lorsque l’on faisait de longues cordes on posait en outre un chevalet entre le rouet et le carré. Le chevalet était un « T » qui portait une rangée de dents en bois, pointées vers le haut. Le chevalet aidait lui aussi à maintenir les fils séparés.

Lorsque les fils torsadés (torons) commençaient à vriller, le cordier poussait le toupin vers le rouet tandis que son aide tournait le crochet du carré dans le sens opposé à la première tension, ainsi la corde qui apparaît progressivement derrière le toupin ne se détord pas. Il était important de donner une bonne tension aux fils.

 

Et voilà une belle journée riche en découvertes...

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26 février 2011 6 26 /02 /février /2011 16:14

Ils n'étaient pas si mal équipés, les anciens... Quand on voit maintenant qu'au moindre coup de vent de travers ou à la plus petite chute de neige, le pays entier semble paralysé, on se dit qu'il ne pouvait pas y avoir tant de problèmes dans le temps. Maintenant, un arbre tombe sur un câble électrique et des milliers de foyers sont privés d'électricité, perdant ainsi à la fois leur moyen de chauffage, de cuisson, leur eau chaude et leur source de lumière.

Pour la lumière, les anciens avaient toujours une vieille lampe tempête pour parer à toute éventualité.

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Maintenant, des bougies font aussi l'affaire, mais encore faut-il en avoir en stock...

Pour ce qui est du chauffage, bien embêtant. Les anciens, eux, ils n'avaient pas de soucis, ils avaient souvent un fourneau à bois. Bien utile aussi pour sécher le linge, d'ailleurs...

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Et enfin pour faire la cuisine, point de plaque vitrocéramique ou de système à induction, mais ce bon vieux fourneau à bois toujours présent pour faire mijoter des bons petits plats, ou préparer d'excellents gratins au four !

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Et puis, les anciens, avec leur fourneau à bois, vous pouviez passer à l'improviste, ils étaient toujours prêts à vous offrir le café en deux temps trois mouvements, puisqu'il y avait toujours de l'eau à chauffer.

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En plus, l'eau, comme ça, elle était aussi prête pour se débarbouiller un poil... Pratique !

Alors nous, on n'est pas vraiment des anciens, mais c'est sûr, il y aura un fourneau à bois dans notre future cuisine ! On mettra aussi une cuisinière à gaz, parce qu'allumer le fourneau à bois en plein été pour cuisiner, c'est pas l'idéal...

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14 novembre 2010 7 14 /11 /novembre /2010 09:00

Lorsque nous nous sommes portés acquéreurs de cette propriété, on nous a indiqué que la ferme datait de 1850.   Mais l'histoire des Cagouillères remonte à plus longtemps que cela.

Après quelques recherches, je découvre que le lieu-dit "Les Cagouillères" figure déjà sur le cadastre napoléonien datant de 1826.

 

plan cadastre napoléonien date

Vous remarquerez au passage qu'il ne s'agit pas des" Cagouillères" avec deux 'l' mais des "Cagouilières". D'ailleurs, sur le cadastre actuel, il n'y a toujours qu'un seul 'l'.

Le cadastre napoléonien, confectionné, comme vous l'aurez deviné, à la demande de Napoléon, avait d'abord pour but de préciser la connaissance exacte des propriétés foncières en vue d'une meilleure répartition de l'impôt. Ensuite cela permettait une connaissance complète du territoire national dans ses 3 dimensions, avec toutes les routes et tous les chemins que peut utiliser une armée en mouvement. En effet, les guerres de la Révolution et de l'Empire ont donné aux cartes un rôle primordial, à tel point que les documents cartographiques étaient de véritables trésors de guerre qu'il fallait à tout prix protéger contre la convoitise des ennemis.

Sur cette carte, non seulement la propriété y figure avec ses terres, mais des bâtiments sont déjà présents aussi, à l'emplacement de ceux qui y sont actuellement.plan cadastre napoléonien détail

Mais ce n'est pas tout... On peut encore remonter légèrement dans le passé et retrouver des traces des Cagouillères, cette fois-ci avec deux 'l' sur la carte de Cassini.  carte de cassini 2

 

La carte de Cassini ou carte de l'Académie est la première carte générale et particulière du royaume de France. Il serait plus approprié de parler de carte des Cassini, car elle a été dressée par plusieurs générations de la famille Cassini, principalement César-François et son fils Jean-Dominique au 18ème siècle. La carte se compose de 180 feuillets publiés petit à petit entre 1756 et 1815. Le feuillet sur lequel figure "Les Cagouillères" est le numéro 31. Je n'ai pas trouvé la date de levée de chaque feuillet, mais au pire, la propriété existait déjà en 1815...

Nous occupons donc un domaine qui a plus de 200 ans !

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27 octobre 2010 3 27 /10 /octobre /2010 10:31

Je vous rappelle une fois encore que nous en étions à nous demander ce qui pouvait bien justifier la verrue sous la fenêtre de la pièce à vivre.

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La première hypothèse émise a été celle de la pierre d'évier. Depuis peu, nous comptons une nouvelle lectrice parmi les fidèles, lectrice qui n'est autre qu'une ancienne habitante des Cagouillères et qui représente donc une source d'informations précieuse. A propos de la pierre d'évier, voici ce qu'elle nous apprend : " la pierre à évier était à l'emplacement actuel de l'évier, celui-ci a été installé dans les années 1960 au moment où est arrivée l'adduction d'eau, avant on utilisait uniquement l'eau de la citerne qui arrivait à la pompe ; l'écoulement de la pierre à évier se faisait comme actuellement ".
Nous cherchons donc une autre hypothèse. Eleonor du Carloy, dont vous trouverez d'ailleurs l'excellent blog dans mes liens, a suggéré qu'il pourrait s'agir d'un potager.

potager 4

Exemple de potager

 

Le potager, qui tient son nom du mot "potage", soupe que l’on préparait presque tous les jours dans les foyers partout en France est l'ancêtre du fourneau. Il se généralise dans toutes les maisons à partir de 1650. Jusqu’à la dernière guerre, encore plusieurs foyers en France cuisinaient sur un feu ouvert et cuisaient dans un four à bois. Les potagers apportaient une aide supplémentaire à cette façon de cuisiner.

Il s'agissait généralement d'une plate-forme élevée en maçonnerie avec 2 ouvertures. Dans chaque ouverture se trouvait une grille en fonte sur laquelle on déposait des braises chaudes provenant du foyer principal.

grille de potager

Exemple de grille de potager en fonte

 

Les cendres des braises tombaient de la grille pour s'accumuler au creux de la plate-forme. On utilisait le potager pour y mijoter des plats longtemps et à basse température, ou pour garder au chaud des plats cuits au préalable sur le feu ouvert. Mijoter un plat sur un potager était beaucoup plus facile que cuire sur le feu ouvert. Et un plat préparé sur le potager libérait l’espace du foyer principal pour d’autres utilisations.

On trouve les potagers soit sous les fenêtres,potager

Exemple de potager sous une fenêtre

 

soit integré au mur, près de la cheminée, tel un placard avec une porte à deux battants en bois.

 

Cette grosse pierre percée de plusieurs carrés dotés de grilles était posée sur un petit muret de briques. Les braises de la cheminée tout à côté, étaient déposées dans ces petits trous, et la ménagère y posait sa marmite. En se consummant la braise se transformait en cendre et tombait sous la pierre.

 

Outre le fait de cuisiner plus confortablement, à bonne hauteur sans se casser le dos, le potager a permi de pouvoir faire cuire avec des chaleurs différentes et de varier les préparations. le potager a donc eu une influence majeure sur les préparations culinaires, en permettant de cuire séparément les aliments, on pouvait enfin cuire les légumes directement dans une casserole dans leur jus et faire réduire les sauces, préparer les roux et les coulis, et les viandes dans les poêles et ne pas leur faire subir la même cuisson. 

 Cuisinière mettant ses braises dans le potager

 

Et alors, au final, qu'avons-nous découvert chez nous ??? Et bien, nous avons découvert qu'Eleonor du Carloy avait raison, il s'agissait bel et bien d'un potager...

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Nous avons trouvé plein de cendres sur la pierre du dessous et nous voyons nettement l'emplacement des deux trous où se trouvaient les grilles.

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Cette hypothèse, qui n'en est plus une, nous est confirmée par l'ancienne habitante des Cagouillères : " Ceci se passait encore dans les années 1970, il s'agissait d'un réchaud constitué de deux creux d'environ 15/20 cm dans lesquels on mettait des braises venant de la cheminée !! Eh, oui !! la fenêtre servait de hotte ... "

J'aurais rêvé de conserver cette pièce historique, part de notre patrimoine culturel (même si un potager dans un salon aurait pu paraître insolite). Malheureusement, il était bien trop abîmé pour le permettre. Il manque une grosse partie de la structure d'origine et la pierre qui forme le potager est fendue en trois et elle cède dès que nous la touchons.

Mais au moins, nous avons pu découvrir une partie du passé de notre maison... C'est toujours ça !

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24 octobre 2010 7 24 /10 /octobre /2010 10:29

Je vous rappelle que nous en étions à nous demander ce qui pouvait bien justifier la verrue sous la fenêtre de la pièce à vivre.

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Plusieurs personnes pensaient qu'il pouvait s'agir d'une pierre d'évier. Copie_de_P2280076

Exemple de pierre d'évier

 

Souvent sa pierre, plate ou légèrement incurvée, servait de maintien à l'ouverture de la fenêtre. Elle était percée pour permettre l'écoulement de l'eau que l'on ramenenait au seau et que l'on utilisait avec beaucoup d'attention à l'aide d' une cassotte en métal ou en bois.

La cassotte est un récipient parfois appelé louche à eau. À la différence de cette dernière, la cassotte a un manche tubulaire de forme conique. Elle était utilisée par exemple pour se laver les mains avec de l'eau directement puisée dans un seau.

Exemple de cassottes en boisdu XVIIIe et en plastique du XXe sur un évier en pierre

 

Parfois, on pouvait deviner la présence d'une pierre d'évier en voyant un écoulement vers l'extérieur qui permettait de rejeter les eaux usées le plus loin possible du mur.

Exemple d'écoulement de pierre d'évier

 

Notre mur extérieur ayant été refait depuis l'époque des pierres d'évier, nous ne pouvions avoir la confirmation de cette hypothèse.

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Cependant, il est vrai que nous avions trouvé une grande pierre peu épaisse et légèrement creusée qui aurait pu appuyer cette explication.

Les travaux de dégagement des murs de cette pièce de vie sont donc le moment de vérité nous permettant de découvrir ce dont il s'agit...

Il va falloir continuer à "creuser" pour découvrir la vérité ! Y avait-il une pierre d'évier, ou autre chose ?

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