Loin d'être une nouvelle "53",
le 158 des Cagouillères
est en quelque sorte une star, lui aussi, à une toute autre échelle...
Il a été selectionné pour participer à une fête des battages.
Exposé avec sa remorque à foin, il a fière allure parmi de très nombreux autres tracteurs.
Et en plus, c'est qu'il n'a pas fait que de se montrer, loin de là. Il a aussi joué son rôle dans cette journée de fête. Mais nous y reviendrons un peu plus tard. D'abord, je vous montre un aperçu de ce que nous avons pu voir au cours de cette belle journée.
Hormis les nombreux tracteurs anciens, nous avons également pu voir du matériel agricole ancien :
Une moissonneuse-lieuse,
A l'origine, cette machine était tractée par trois chevaux de trait, comme on peut le voir avec cette maquette.
En l'occurrence, l'exemplaire présent ce jour-là a été un peu modifié pour pouvoir être tiré par un tracteur.
Et c'est parti !
Il se trouve que dans notre ferme, nous avions une toile de moissonneuse-lieuse dans le grenier à grains, mais ne sachant pas ce que c'était, nous ne l'avons pas gardée.
C'est après cela que le 158 entre en scène...
Car cette ancienne moissonneuse-lieuse ne permettait pas le ramassage du blé en même temps comme les moissonneuses-batteuses modernes. Donc il faut le ramasser, ce blé, et c'est pour cela qu'il fallait la remorque à foin...
Nous avons ensuite pu voir des charrues, certaines venant d'ailleurs des Cagouillères,
Des tarares,
Cette machine est constituée de grilles superposées, décalées les unes par rapport aux autres, sur lesquelles on vient poser les grains de blé. En tournant la manivelle, on créé un courant d'air qui traverse les grilles et fait s'envoler les impuretés les plus légères. Les grilles, quant à elles, jouent un rôle de tamis et assurent le tri des grains selon leur grosseur et leur poids.
Un moulin à farine,
On charge les grains de blé par le dessus. La grande roue sur la droite sert à définir la finesse de la farine. Il ne reste plus qu'à tourner la manivelle à gauche pour voir la farine descendre dans le boisseau.
Une batteuse manuelle,
On tend la gerbe de blé dans l'ouverture de l'appareil et l'activation des manivelles de chaque côté de la machine permet d'extraire le grain sans broyer la paille.
Une batteuse mécanique,
On insère les gerbes par le haut, les grains ressortent en bas et la paille derrière. Reste alors à nettoyer le grain à l'aide d'un tarare.
Une autre batteuse mécanique, légèrement plus encombrante, d'autant qu'il lui faut un tracteur pour entrainer la courroie et faire fonctionner le tout...
Pour cette machine, il faut charger les gerbes de blé par la pate-forme où deux hommes, les engreneurs, vont en couper les liens et les étaler en une couche régulière. Happées dans une large ouverture les tiges passent entre un cylindre tournant, le batteur, et une pièce fixe et creuse, le contre batteur. Ces deux dispositifs possèdent des bandes métalliques, les battes, qui déchiquettent les épis et séparent les grains de leurs enveloppes. Ceux qui ne pénètrent pas dans le contre batteur vont être séparés de la paille par des secoueurs qui, d’une part, servent de tamis et d’autre part poussent la paille vers la presse par leurs saccades successives. Exposés au vent d’un tarare les grains rassemblés voient s’envoler leurs enveloppes qui sont expulsées vers l’extérieur. La récolte est directement envoyée dans les sacs situés à l'avant de la machine.
Nous avons à peu près fait le tour des machines exposées, toutes en état de fonctionnement. Commencent alors les démonstrations de fauchage à l'ancienne.
A la ferme, nous avons retrouvé des faux comme celle utilisée ce jour-là, mais sans la lame.
Le faucheur portait sa pierre à faux pour affuter, à la ceinture.
Ensuite, nous avons eu des démonstrations de labour.
Des démonstrations de fabrication de corde à l'ancienne.
Cette fabrication nécessite deux pièces de bois, le rouet et le carré, distantes d'une vingtaine de mètres. La première possède quatre crochets permettant de torsader quatre ficelles de sisal, et la deuxième, avec un crochet fixe, enroule l'ensemble des torons obtenus. Pendant cette opération, un cochoir maintient les brins pour ne pas qu'ils s'emmêlent.
Pour obtenir une corde on tendait des fils entre deux pièces de bois, un rouet et un carré. Le rouet était muni de 4 crochets, parfois 3.
On fixait l’extrémité d’un fils à l’un des crochets puis on déroulait le fils jusqu’au carré qui lui ne comportait qu’un seul crochet. On ramenait ensuite le fils jusqu’au rouet et ainsi de suite. Une fois le fils disposé sur tous les crochets, on commençait à fabriquer la corde.
Une personne tournait alors les crochets du rouet à l’aide d’un système très simple mais qui permettait à tous les crochets de tourner à la même vitesse. Le rouet était fixe et le tourneur se tenait sur le pied du rouet pour l’immobiliser. A l’autre extrémité une autre personne avait glissé entre les fils un toupin, pièce de bois avec des encoches qui évitait que les fils ne s’emmêlent. Cette personne maintenait le toupin près du carré tandis que son collègue tordait les cordes. Lorsque l’on faisait de longues cordes on posait en outre un chevalet entre le rouet et le carré. Le chevalet était un « T » qui portait une rangée de dents en bois, pointées vers le haut. Le chevalet aidait lui aussi à maintenir les fils séparés.
Lorsque les fils torsadés (torons) commençaient à vriller, le cordier poussait le toupin vers le rouet tandis que son aide tournait le crochet du carré dans le sens opposé à la première tension, ainsi la corde qui apparaît progressivement derrière le toupin ne se détord pas. Il était important de donner une bonne tension aux fils.
Et voilà une belle journée riche en découvertes...